Note de conjoncture n°3

LA HIÉRARCHIE DES TAUX ET LES QUATRE PHASES DE LA CRISE FINANCIÈRE

Cotations EURIBOR du 23 mars 2009
maturité taux variation
veille
variation
veille en %
1 mois 1,172 % -0,012 -1,014 %
3 mois 1,560 % -0,014 -0,889 %
6 mois 1,712 % -0,011 -0,638 %
1 an 1,857 % -0,009 -0,482%
 
Une crise telle que celle que nous traversons induit des dérèglements majeurs que nous analysons :
  • soit comme les conséquences de l'aggravation de la crise
  • soit comme des signes avant-coureurs :
  1. d'une nouvelle aggravation
  2. ou de l'ébauche d'une sortie de crise.
Parmi ces dérèglements, la rupture de la hiérarchie entre les taux caractérise le volet financier de la crise. Ordinairement, les taux courts – durées d'emprunts inférieures ou égales à 1 an – sont d'un niveau sensiblement inférieur à celui des taux longs. Cet écart, qualifié de "hiérarchie des taux", est justifié par l'accroissement avec le temps des probabilités d'émergence des risques supportés par le prêteur, dont :

  • non respect du tableau d'amortissement d'origine

  1. interruption temporaire ou définitive des remboursements,
  2. renégociation de la durée,
  3. remboursement anticipé avec indemnité actuarielle négative

  • retournement de la conjoncture, avec hausse des taux longs, induisant une réduction corrélative du rendement de l'argent investi par le prêteur.

Place de la hiérarchie des taux dans les phases de la crise financière

1ère phase : amorce et confirmation
Au cours de cette phase de montée en puissance de la crise, la hiérarchie des taux se resserre. Observer le graphique des courbes EURIBOR 1 mois et TEC 10 entre septembre 2005 à août 2007 :
  • le taux court monte par paliers,
  • le taux long résiste mais tend à être rejoint.
2ème phase : choc frontal
La crise financière est à son apogée lorsque la hiérarchie des taux s'inverse : les taux longs sont épisodiquement moins élevés que les taux courts (période d'août 2007 à décembre 2008) avec des pointes paroxystiques, comme en décembre 2007 et octobre 2008.
 
3ème phase : stabilisation du front de crise
La crise développe un profil invasif sur tous les secteurs. L'effet des mesures correctrices impulsées par les prises progressives de consciences politique, économique et financière provoque une stabilisation du front de crise. Accompagnée d'une perception aiguë de l'instabilité des fondamentaux économique et financier, cette stabilisation amplifie l'efficience des mesures correctrices mises en œuvre.
 
4ème phase : allègement des tensions
Aucune sortie de crise ne peut être anticipée sans rétablissement préalable de la hiérarchie des taux. Ce rétablissement peut s'opérer selon deux modes :
  • vers le haut : stabilisation des taux courts sur des niveaux durablement plus élevés et hausse des taux longs
  • vers le bas : stabilisation des taux longs et baisse des taux courts.
Le graphique démontre que la brutalité du mouvement de recul de l'EURIBOR, amorcé en octobre 2008, associée à la résistance du TEC 10 à partir de la mi-novembre 2008, a recomposé durablement la hiérarchie des taux vers le bas.

Nous y voyons un élément majeur d'anticipation de sortie de crise.

Evolution des indices TEC 10 et EURIBOR 1 mois du 1er septembre 2005 au 23 mars 2009


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