Note de conjoncture n°8

SUIVI DES TAUX
 
Cotations EURIBOR du 21 janvier 2010

taux
variation
veille
variation
veille en %
1 mois
0,430 %
- 0,002
- 0,463 %
3 mois
0,672 %
- 0,002
- 0.297 %
6 mois
0,968 %
- 0,002
- 0,412 %
1 an
1,225 %
- 0,002
- 0,282 %

Cotation TEC 10 du 21 janvier 2010

variation
veille
variation
veille en %
3,51 %
- 0,010
- 0,284 %


LES TAUX BAS ONT ENCORE DE BEAUX JOURS DEVANT EUX

Les jauges de pressions conjoncturelles de l'EONIA et pour les maturités de 1, 3, 6 et 12 mois de l'EURIBOR et la comparaison des courbes de taux sur la période du 4 au 21 janvier 2010 montrent une stagnation de l'indice sur ses plus bas, avec tendance à la poursuite du décrochement.





La poursuite du décrochement semble être de faible amplitude du fait de l'écrasement des taux. L'application d'un pourcentage élevé sur une petite valeur donne une variation de faible amplitude.








Ainsi, pour l'Euribor 1 mois, la baisse de 5.077% enregistrée entre le 4 et le 21 janvier 2010 correspond à une réduction de la valeur de l'indice de 0.023%.

Voir le tableau ci-dessous de variation des EURIBOR 1, 3, 6 et 12 mois entre le 04 et le 21 janvier 2010

EURIBOR
valeur
%
1 mois
- 0,023
- 5,077 %
3 mois
- 0,028
- 4,000 %
6 mois
- 0,028
- 2,811 %
1 an
- 0,026
- 2,078 %


Observations :
  • la baisse de 5.077% de l'Euribor 1 mois en 17 jours (du 4 au 21 janvier 2010) est très importante. Elle correspond à une variation annuelle de 109% !
Une telle amplitude est inconcevable puisqu'elle entraînerait l'indice vers une valeur négative. En revanche, cette arithmétique, pour être simple et décorrélée de la réalité, alerte clairement sur la profondeur du mouvement, apparemment inachevé, de baisse des taux courts.

Quant au prix de l'indice, sa baisse en valeur de 0.023 point produirait la première année et pour l'année entière une économie d'intérêts de 230 € pour une collectivité ayant emprunté un million d'euros. Une poignée de cacahuètes, en quelque sorte.

En résumé, la baisse des taux poursuit son chemin avec brutalité mais les avantages financiers que les emprunteurs peuvent en tirer ne sont plus significatifs.
  • Ce phénomène sera inversé lorsque les taux remonteront.
Lorsque la Banque Centrale Européenne relèvera son taux directeur (nous estimons aujourd'hui que cela se produira plutôt à l'automne 2010 qu'en juin), les mécanismes d'adaptation des taux conduiront l'Euribor à la hausse.

Or, il s'avère que les banques centrales font varier leurs taux d'un nombre de points de base et non d'un pourcentage, à appliquer à l'ancienne valeur afin d'obtenir la nouvelle. Un point de base correspond à un centième de pour cent. Supposons que la BCE révise son taux directeur de 25 points de base et que cette hausse soit dupliquée à l'identique sur l'Euribor 1 mois. Si cette variation s'appliquait au taux actuel, l'Euribor 1 mois passerait de 0,430% à 0,680% (plus 25 points de base), soit une hausse de 58% !



LE PIÈGE DANS LEQUEL NE PAS TOMBER

Une telle hausse (58%) serait ressentie comme une grave perturbation des cycles budgétaires et financiers par les collectivités ayant massivement positionné leur dette sur l'Euribor 1 mois !

Les intérêts annuels d'un emprunt de 1 000 000 d'euros bondiraient de 4 300 à 6 800 € !

A y regarder de plus près, nous nous apercevons que la différence, pour être insupportable en pourcentage,(58%), reste totalement gérable en valeur (+2 500 €).

Supposons deux nouvelles hausses consécutives de 25 points de base, conduisant l'indice mensuel à 1,18% (*). Les intérêts de la première année de notre emprunt d'un millions d'euros s'élèveraient maintenant à 11 800 € !

Et alors ?

A y regarder d'encore un peu plus près, nous remarquons que nous sommes encore bien loin de la facture émise par la banque auprès de laquelle nous avions emprunté un autre million d'euros mais à taux fixe celui-là, disons à 3%, générant 30 000 € d'intérêts la première année.

Les collectivités ne doivent pas tomber dans le piège conduisant à estimer que, sous le prétexte de maîtriser le risque de taux, la hausse prochaine (automne 2010) des taux courts doit être un frein au positionnement massif de la dette locale sur l'Euribor.

La différence de coût entre taux fixe et indexé est considérable. Les gestionnaires de fonds publics doivent impérativement considérer cette donnée avant de souscrire leurs emprunts budgétaires d'équilibre.

Que ce soit en termes financiers ou dans le domaine sensible de la gestion du risque de taux, les emprunteurs placés sur l'Euribor seront toujours gagants face aux taux fixes..

(*) Ces décisions de la BCE tendraient à la maîtrise des poussées inflationnistes accompagnant une reprise jugée un peu trop vigoureuse.

Nota : Tous les calculs d'intérêts sont considérés hors marge bancaire et volontairement simplifiés (indice mensuel rapporté à un amortissement annuel) pour la clarté de la démonstration.

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