Note de conjoncture n°9
SUIVI DES TAUX
Cotations EURIBOR du 19 mai 2010
taux
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variation
veille
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variation
veille en %
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1 mois |
0,423 %
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+ 0,000
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+ 0,000 %
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3 mois |
0,690 %
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+ 0,002
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+ 0.291 %
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6 mois |
0,984 %
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+ 0,002
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+ 0,204 %
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1 an |
1,249 %
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+ 0,002
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+ 0,160 %
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Cotation TEC 10 du 19 mai 2010
variation
veille |
variation
veille en %
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3,00 %
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- 0,130
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- 4,153 %
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UN REGARD SUR LE GRAPHIQUE GFM
Pour rappel, la théorie GFM, élaborée par le Laboratoire de Recherche pour le Développement Local, mesure le risque de surcoût induit par la souscription d'un emprunt à taux fixe face à une souscription identique sur l'indice Euribor.
Malgré un très léger tassement des taux longs, la marge bénéficiaire reste très importante pour les collectivités choisissant d'appeler leurs emprunts d'équilibre sous Euribor.
Au 19 mai, la différence moyenne de taux contre le TEC 10 s'élève à 258 points de base en faveur d'Euribor 1 mois et à 175 points de base en faveur d'Euribor 12 mois Autrement dit, et à conditions de marges identiques, si un emprunt d'un million à taux fixe coûte 30 000 euros par an, il ne coûtera que 12 490 euros par an à Euribor 1 an et seulement 4 230 euros sous Euribor 1 mois.
Quod erat demonstrandum !
Et les collectivités semblent vouloir mettre en oeuvre activement le levier du moindre coût du crédit. Selon les dernières statistiques, leurs souscriptions d'emprunts sous Euribor ont été majoritaires à hauteur de 58% pour l'exercice 2009.
Les analystes du Laboratoire de Recherche pour le Développement Local ne peuvent que s'en féliciter Ils n'ont, en effet, pas ménagé leurs efforts pour démontrer l'innocuité du risque de taux, lorsqu'il s'agit d'en appliquer la théorie à la gestion des emprunts locaux en fonction d'éléments aussi simples et pertinents que la comparaison des prix du service de la dette.
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RE BELOTTE ET DIX DE DER !
Nous le savions déjà mais une preuve supplémentaire n'est jamais de trop : c'est la Finance qui dirige !
Vous vous demanderez sans doute pourquoi aborder ce sujet sur une note de conjoncture réservée aux collectivités territoriales ? Sûrement parce que les errements de nos "chers" traders et consorts commencent à en agacer plus d'un. Est-il bien raisonnable de continuer comme par le passé, sans tenir compte des enseignements, pourtant si récents, de La crise ?
Explications :
Il y a peu, à peine deux mois, certains analystes annonçaient une baisse du CAC 40 sur les 3 400 points. Ils appelaient, de ce fait, à des prises de positions spéculatives baissières sur ce support à l'appui des outils adaptés. L'anticipation était fondée sur les analyses chartistes, théorie d'anticipation à court terme du profil de la courbe d'une valeur cotée.
L'avenir a infirmé cette prévision puisque l'indice parisien s'est provisoirement renforcé aux alentours des 4 000 points.
Or, il s'avère que la crédibilité d'un système passe par celle de ses gourous. Il ne saurait être envisagé qu'ils se trompent. Il convient donc de faire en sorte que les prévisions se réalisent, d'autant que lesdites prévisions ne sont pas livrées par simple effet de style mais avec vocation d'influencer le marché, influence donnant, à son tour, toute la valeur à la prévision et ainsi de suite. Le cercle n'est pas vertueux.
Les prévisions induisent ce que l'on appelle des "prises de positions". Lorsqu'elles sont haussières, la hausse du marché est anticipée et inversement lorsqu'elles sont baissières.
Il s'avère également que des instruments financiers ont été créés pour permettre de jouer par anticipation sur les fluctuations de tel ou tel support : titres cotés, matières premières, indices boursiers... Parmi ces instruments figurent les ventes à découvert, techniques spéculatives sophistiquées permettant de vendre aujourd'hui ce que nous achèterons plus tard. Il s'agit d'un contrat. Naturellement, l'objectif est de vendre plus cher que le prix d'achat. D'où l'intérêt évident de la manoeuvre : si j'anticipe une baisse des cours, je vends au prix d'aujourd'hui, avant la baisse, et j'achète au prix de demain, après la baisse.
Lors de ces transactions, seul l'argent circule. Les sous-jacents (titres, matière premières...) ne passent jamais entre mes mains. Les mouvements d'achats et de ventes se débouclent en même temps, à l'échéance du contrat , et si je mène bien ma barque, j'encaisse plus que je ne débourse.
D'où également les risques, dont l'émergence en 2007 et 2008 compte parmi les principaux facteurs déclenchants de la crise financière : les ventes à découvert se sont débouclées dans le sens inverse de l'anticipation des spéculateurs, ce qui a conduit à la vente massive de titres de toutes sortes, pour faire des liquidités permettant d'honorer les engagements. Les ventes à découvert sont des contrats dans tous les sens du terme.
Question :
Pourquoi les bourses mondiales se sont-elles effondrées les 18 et 19 mai, à l'annonce de l'Autorité allemande des marchés financiers d'interdire jusqu'au 31 mars 2011 certaines ventes à découvert portant sur les emprunts d'Etat de la zone euro ?
Y aurait-il plus à gagner qu'à perdre dans des processus qui ont démontré leur perversité lorsqu'ils sont mal utilisés ?
Et puis il fallait bien qu'il y descende, le CAC 40, sur le support des 3 400 points, puisque cela avait été annoncé et qu'il ne faut pas douter qu'un certain nombre de positions baissières avaient été prises dans le droit fil de cette prévision.
Donc, ce que nos acteurs du marché auraient principalement retenu de La crise, serait :
- qu'il ne faut pas se laisser surprendre une seconde fois par des débouclements inversés de vente à découvert,
- qu'il convient de faire baisser le marché quand il est dit qu'il est baissier
- qu'à cet effet, il est de bon ton de saisir au vol la première information qui passe et de lui donner un caractère dramatique, cela permettant, au demeurant de satisfaire le point 1)
Quod erat demonstrandum !
Minimum à savoir sur l'analyse chartiste :
Dite aussi analyse technique ou analyse graphique, elle repose sur un principe affirmant que l'évolution d'un cours de bourse ou de tout autre objet coté obéit à un schéma qu'une étude détaillée permet d'anticiper. Cette méthode repose sur peu de mathématiques mais sur un important substrat psychologique. Ses conclusions ont pour vocation d'influencer les acteurs de marché en s'appuyant sur les comportements types des investisseurs face à des situations similaires détectées dans le graphique et transposées à court terme. Les traders en sont friands.